Le comportement de toilettage est une activité fondamentale et physiologique pour le félin, occupant une part substantielle de son temps, pouvant atteindre jusqu’à 8 % de son activité diurne.
Pourquoi mon chat se gratte et se lèche beaucoup?
Ce rituel complexe remplit de multiples fonctions essentielles au maintien de son homéostasie et de son bien être : il assure la propreté du pelage en éliminant les poils morts et les saletés, participe à la thermorégulation par l’évaporation de la salive, distribue les lipides sébacés qui imperméabilisent et protègent la peau, et procure un apaisement par la libération d’endorphines. Cependant, lorsque le toilettage devient excessif et que le chat se gratte et lèche beaucoup, ce comportement n’est plus physiologique mais devient un signe clinique cardinal : le prurit. Le prurit, ou démangeaisons, est défini comme une sensation désagréable, issue de la peau ou des surfaces muqueuses, qui provoque une réponse motrice spécifique de grattage, de frottement ou de léchage sur différentes parties du corps. Il constitue l’une des manifestations les plus fréquentes des affections dermatologiques chez le chat.
La neurophysiologie du prurit est une voie complexe qui débute par l’activation de terminaisons nerveuses libres spécialisées, les pruricepteurs, au sein de l’épiderme. Cette activation est déclenchée par une myriade de médiateurs pruritogènes, incluant l’histamine, les cytokines (notamment les interleukines), les protéases et les chimiokines. Le signal est ensuite transmis via les fibres nerveuses afférentes de type C jusqu’à la moelle épinière, puis relayé par le tractus spinothalamique vers le thalamus et le cortex cérébral, où la sensation est consciemment perçue et déclenche la réponse motrice de grattage. Il est crucial de distinguer le prurit aigu, majoritairement médié par l’histamine, du prurit chronique, qui dure plus de six semaines et qui est typiquement la conséquence de dermatoses inflammatoires. Dans ce dernier cas, des voies non histaminergiques prédominent, ce qui explique la faible efficacité des antihistaminiques couramment observée en clinique. De plus, la permanence du stimulus prurigineux induit des phénomènes de sensibilisation neuronale, tant périphérique que centrale. La sensibilisation périphérique se traduit par une diminution du seuil de déclenchement des pruricepteurs, menant à l’alloknésie (un stimulus normalement non prurigineux est perçu comme tel) et à l’hyperknésie (une réponse prurigineuse exagérée à un stimulus faible). La sensibilisation centrale, quant à elle, implique une plasticité synaptique au niveau de la moelle épinière et du cerveau, amplifiant la perception des démangeaisons et contribuant à l’auto-entretien du cycle “prurit-grattage”.
Le diagnostic du prurit chez le chat est un défi clinique. Contrairement aux chiens, où les lésions primaires sont souvent évidentes, le chat peut manifester son inconfort de manière subtile. Le léchage excessif peut être confondu par le propriétaire avec un toilettage normal, d’autant que l’animal a tendance à se toiletter à l’abri des regards. La question “pourquoi mon chat se gratte et se lèche?” amène le vétérinaire à considérer quatre grands patrons réactionnels cutanés, non spécifiques d’une maladie mais qui sont des expressions cliniques communes à de nombreuses causes de prurit. Ces patrons incluent : la dermatite miliaire, caractérisée par de multiples petites papules croûteuses ; l’alopécie auto-induite, une perte de poils symétrique sans inflammation primaire due au léchage excessif ; le prurit cervico-facial, avec des excoriations sévères de la tête et du cou ; et le complexe granulome éosinophilique, un ensemble de lésions inflammatoires distinctes. Un propriétaire peut rapporter une perte de poils alors que le problème initial est bien le prurit. Lors de l’examen clinique, il est important d’observer précisément chaque endroit du corps où le chat se gratte ou se lèche, afin d’identifier la localisation des lésions ou des parasites. L’examen microscopique des poils (trichogramme) devient alors un outil diagnostique de premier plan : la mise en évidence de tiges pilaires fracturées confirme l’auto-traumatisme par la langue râpeuse du chat et oriente immédiatement l’investigation vers la recherche d’une cause de démangeaisons, plutôt que vers une maladie primitive du follicule pileux.
Chat qui se gratte et se lèche tout le temps avec une atteinte surtout au niveau du dos
Causes courantes des démangeaisons chez le chat
L’approche diagnostique d’un chat qui se gratte et se lèche tout le temps impose une démarche méthodique et rigoureuse, car les causes sont multiples et leurs présentations cliniques souvent superposables. Elles peuvent être classées en trois grandes catégories : parasitaires, allergiques et infectieuses. Parfois, il peut s’agir de quelque chose d’indéfini dans l’environnement ou l’alimentation du chat qui déclenche ces démangeaisons.
A. Dermatoses Parasitaires : Les Principaux Suspects
Les parasites externes représentent la cause la plus fréquente de prurit chez le chat. Leur recherche et leur élimination constituent la première étape incontournable de toute investigation dermatologique.
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Dermatite par Allergie aux Piqûres de Puces (DAPP) : Il s’agit de la dermatose allergique la plus commune chez le félin, avec une prévalence pouvant atteindre 30 %. Elle résulte d’une réaction d’hypersensibilité à des allergènes contenus dans la salive des puces. Une seule piqûre peut suffire à déclencher une réaction prurigineuse intense et brutale, provoquant parfois une irritation marquée de la peau et du poil. La DAPP peut se manifester par n’importe lequel des quatre patrons réactionnels, avec une localisation classique des lésions sur la région dorso-lombaire, le cou et la base de la queue. Le diagnostic est souvent un diagnostic thérapeutique, basé sur la réponse à un traitement antiparasitaire strict, car la présence de puces ou de leurs déjections est rarement observée, le chat les éliminant par son toilettage méticuleux.
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Gale des Oreilles (Otodectose) : Causée par l’acarien Otodectes cynotis, cette affection est extrêmement fréquente, en particulier chez les jeunes chats et ceux vivant en collectivité. Elle est responsable de 50 % à 84 % des otites externes félines. Elle provoque des démangeaisons auriculaires intenses, des secouements de tête et la production d’un cérumen noirâtre, sec et friable, classiquement décrit comme ayant l’aspect de “marc de café”. Des lésions de grattage peuvent s’étendre au-delà des oreilles, sur la tête et le cou. Le diagnostic est confirmé par l’observation des acariens à l’otoscope ou par l’examen microscopique d’un prélèvement de cérumen.
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Cheyletiellose : Surnommée “pellicules qui marchent”, cette parasitose due à Cheyletiella blakei est très contagieuse, y compris pour l’Homme (zoonose). Elle se caractérise par un squamosis (pellicules abondantes) prédominant sur la ligne du dos, associé à un prurit d’intensité variable. Les chats de race Persan et les jeunes animaux semblent prédisposés. Le diagnostic peut être difficile car le léchage élimine une grande partie des parasites. On observe souvent une altération du poil sur la zone touchée.
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Trombiculose (Aoûtats) : Il s’agit d’une infestation saisonnière (fin d’été et automne) par les larves de l’acarien Neotrombicula autumnalis. Ces larves, visibles sous forme de petits points orange vifs, se fixent sur les zones de peau en contact avec le sol (espaces interdigités, pavillons auriculaires, menton) et provoquent un prurit localisé très intense, avec parfois une irritation visible du poil et de la peau.
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Autres Gâles : La gale notoédrique (Notoedres cati) est devenue rare mais reste une affection extrêmement prurigineuse et contagieuse, débutant sur la tête et les oreilles. La démodécie, due à Demodex cati ou Demodex gatoi, est également peu fréquente. Tandis que D. cati est souvent associée à une maladie systémique sous-jacente, D. gatoi est un acarien superficiel, contagieux, et responsable d’un prurit intense pouvant mimer une allergie. Les lésions peuvent toucher n’importe quelle zone du corps, avec une atteinte du poil et de la peau.
B. Dermatoses Allergiques : Les Syndromes d’Hypersensibilité
Les allergies constituent la deuxième grande famille de causes de prurit chronique chez le chat.
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Syndrome Atopique Cutané Félin (FASS) : Ce terme désigne désormais ce qui était anciennement appelé atopie féline. Il s’agit d’un syndrome cutané inflammatoire et prurigineux, probablement à prédisposition génétique, associé à la production d’anticorps de type IgE dirigés contre des allergènes de l’environnement (acariens de poussière, pollens, moisissures). Le diagnostic est un diagnostic d’exclusion : il ne peut être posé qu’après avoir méticuleusement écarté toutes les autres causes de prurit, notamment la DAPP et l’allergie alimentaire. Les signes cliniques sont très variables (n’importe lequel des quatre patrons réactionnels), peuvent être saisonniers ou non, et apparaissent souvent chez le jeune adulte de moins de 3 ans. Une irritation de la peau et du poil peut être observée sur la zone affectée.
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Réaction Indésirable Alimentaire à Manifestation Cutanée (allergie alimentaire) : Il s’agit d’une réaction immunologique à un ou plusieurs composants de l’alimentation, le plus souvent une protéine (bœuf, poulet, poisson, produits laitiers). Ses manifestations cliniques sont impossibles à distinguer de celles de la DAPP ou du FASS. Le prurit est généralement non saisonnier, intense, et affecte fréquemment la tête et le cou. Des signes gastro-intestinaux peuvent être présents. La seule méthode fiable de diagnostic est la réalisation d’un régime d’éviction strict pendant 8 semaines, suivi d’une provocation. Là encore, une irritation cutanée et une altération du poil peuvent être notées sur la zone concernée.
C. Dermatoses Infectieuses : Pathogènes Primaires et Secondaires
Les infections cutanées sont souvent des conséquences du grattage chronique, mais peuvent aussi être une cause primaire de démangeaisons.
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Pyodermite : L’infection bactérienne de la peau est plus rare en tant que cause primaire chez le chat que chez les chiens, mais elle est une complication quasi systématique de toute dermatose prurigineuse chronique. Le traumatisme auto-infligé par le grattage et le léchage altère la barrière cutanée et permet la prolifération de bactéries, notamment Staphylococcus pseudintermedius. La pyodermite se manifeste par des papules, des pustules, des croûtes et des collerettes épidermiques qui exacerbent le prurit. Le diagnostic repose sur la cytologie cutanée qui met en évidence des bactéries et des cellules inflammatoires. L’atteinte du poil et de la zone infectée est fréquente.
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Dermatophytose (Teigne) : Cette infection fongique, principalement due à Microsporum canis, est très contagieuse pour les autres animaux et pour l’Homme. Le chat en est le réservoir principal. La présentation classique est une ou plusieurs lésions circulaires de perte de poils avec des squames, mais les formes cliniques peuvent être multiples. Le prurit est généralement absent ou faible, sauf en cas de surinfection bactérienne ou d’allergie concomitante. L’aspect du poil sur la zone atteinte est souvent terne ou cassant.
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Dermatite à Malassezia : La prolifération de cette levure commensale, Malassezia pachydermatis, est presque toujours secondaire à une autre affection, notamment une allergie. Elle se traduit par un prurit, un érythème, une peau grasse (séborrhée) et une odeur rance caractéristique. Les plis cutanés, le menton et les griffes sont des sites de prédilection. Le diagnostic est cytologique. Une irritation du poil et de la zone touchée peut être observée.
Le tableau ci-dessous synthétise cette approche différentielle, un outil essentiel pour le praticien.
Catégorie Étiologique |
Cause Spécifique |
Signes Cliniques & Distribution Caractéristiques |
Examens de Première Intention |
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Parasitaire |
DAPP (Allergie aux piqûres de puces) |
Dermatite miliaire, alopécie auto-induite ; région dorso-lombaire, cou, cuisses. Prurit intense, irritation de la zone atteinte, altération du poil. |
Essai thérapeutique antiparasitaire rigoureux. |
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Gale des oreilles (Otodectes cynotis) |
Prurit auriculaire intense, secouements de tête ; cérumen noirâtre “marc de café”. |
Examen otoscopique, cytologie du cérumen. |
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Cheyletiellose (Cheyletiella blakei) |
Squamosis (“pellicules”) important sur la ligne du dos ; prurit variable. Très contagieux. Altération du poil sur la zone touchée. |
Scotch-test, raclages, peignage fin. |
Allergique |
FASS (Syndrome Atopique Cutané Félin) |
Tout patron réactionnel ; prurit souvent cervico-facial. Peut être saisonnier. Irritation et altération du poil sur la zone concernée. |
Diagnostic d’exclusion (après exclusion DAPP et allergie alimentaire). |
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Allergie Alimentaire |
Prurit non saisonnier, intense, souvent cervico-facial. Signes digestifs possibles. Irritation cutanée et du poil sur la zone atteinte. |
Régime d’éviction strict (8 semaines) suivi d’une provocation. |
Infectieuse |
Pyodermite (bactérienne) |
Papules, pustules, croûtes, collerettes épidermiques. Toujours secondaire à une autre cause. Atteinte du poil sur la zone infectée. |
Cytologie cutanée (mise en évidence de bactéries et neutrophiles). |
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Dermatophytose (Teigne) |
Lésions alopéciques circulaires, squames. Prurit faible ou absent sauf complication. Zoonose. Perte de poils et altération du poil sur la zone touchée. |
Lampe de Wood, trichogramme, culture fongique. |
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Dermatite à Malassezia (levure) |
Érythème, séborrhée grasse, odeur rance, lichénification. Plis, menton, griffes. Irritation du poil et de la zone atteinte. |
Cytologie cutanée (mise en évidence de levures). |
Le stress et l’anxiété
Au-delà des causes organiques, le comportement du chat peut être à l’origine de lésions cutanées sévères. L’alopécie psychogène, une forme de toilettage excessif et compulsif, est une manifestation directe d’un état de stress ou d’anxiété chronique. Ce stress peut également se traduire par des grattages compulsifs, le chat cherchant à soulager une démangeaison ou à exprimer un malaise psychologique. Toutefois, il est impératif de souligner qu’il s’agit d’un diagnostic d’exclusion. Avant de conclure à une origine comportementale, tout doit être mis en œuvre pour écarter de façon rigoureuse l’ensemble des causes médicales de prurit, notamment les parasites et les allergies. Attribuer trop rapidement une perte de poils au stress est une erreur diagnostique fréquente qui peut retarder la prise en charge d’une affection organique sous-jacente et altérer le bien être de l’animal de compagnie. Dans certains cas, ces symptômes peuvent être interprétés comme une revanche du corps du chat, une réponse à un déséquilibre ou à une perturbation de son état de santé général.
Le mécanisme de l’alopécie psychogène n’est pas un problème de chute de poils primaire, mais bien un comportement de léchage excessif. La langue du chat, recouverte de papilles kératinisées et râpeuses, agit comme une brosse abrasive qui fracture et arrache les poils. À terme, ce léchage incessant peut provoquer des irritations cutanées, des érosions et des plaies, même en l’absence de cause prurigineuse initiale. Cliniquement, cette affection se présente typiquement comme une alopécie extensive, symétrique et non inflammatoire, localisée sur les zones facilement accessibles au léchage : la ligne ventrale de l’abdomen, la face interne des cuisses et des genoux, et les flancs. La peau sous-jacente apparaît souvent saine à l’examen, sans lésions primaires. La confirmation de l’auto-induction se fait****grâce au trichogramme, qui révèle des pointes de poils cassées et effilées.
L’identification des facteurs de stress est la clé de voûte du traitement. Le chat est une espèce territoriale, routinière et particulièrement sensible aux modifications de son environnement. Les sources d’anxiété sont variées et souvent subtiles pour le propriétaire. Les changements majeurs comme un déménagement, l’arrivée d’un nouvel animal ou d’un nourrisson, ou un changement dans les horaires du foyer sont des déclencheurs classiques. Cependant, des facteurs plus discrets peuvent être en cause : un environnement de vie appauvri manquant de stimulations (particulièrement pour un chat d’intérieur strict), des conflits sociaux dans un foyer multi-chats (compétition pour les ressources comme les gamelles, les litières, les aires de repos), ou des interactions inadaptées avec les humains.
La prise en charge thérapeutique repose avant tout sur l’identification et la modification de ces facteurs de stress. L’enrichissement de l’environnement est une modalité thérapeutique à part entière. Il vise à augmenter les opportunités pour le chat d’exprimer ses comportements naturels de prédateur et d’explorateur. Cela inclut la mise à disposition de postes d’observation en hauteur (arbres à chat), de cachettes, de jouets interactifs, de distributeurs de nourriture ludiques qui stimulent mentalement l’animal, et l’instauration de routines de jeu quotidiennes avec le propriétaire. L’utilisation de diffuseurs de phéromones faciales félines de synthèse peut également contribuer à créer un environnement plus sécurisant. Dans les cas sévères où le comportement compulsif est bien ancré, une thérapie pharmacologique prescrite par le vétérinaire, utilisant des molécules psychotropes comme la clomipramine ou la fluoxétine, peut s’avérer nécessaire pour interrompre le cycle du léchage et permettre la mise en place efficace des modifications environnementales.
Comment soulager les démangeaisons chez votre chat?
La gestion du prurit félin est une démarche qui doit impérativement être guidée par un diagnostic étiologique. Le soulagement symptomatique est essentiel pour le bien être de l’animal, mais il ne doit jamais se substituer à la recherche de la cause sous-jacente. La manière la plus rationnelle et efficace de faire cesser un chat qui se gratte et se lèche tout le temps est d’identifier et de traiter spécifiquement la maladie responsable. Un rendez vous chez un vétérinaire pour obtenir un conseil professionnel est donc le point de départ non négociable de toute prise en charge. Néanmoins, en attendant que le traitement étiologique fasse effet ou dans le cadre de la gestion au long cours des affections chroniques comme les allergies, le recours à des thérapies systémiques antiprurigineuses et immunomodulatrices est souvent indispensable.
La pharmacopée moderne offre plusieurs options dont l’efficacité et la sécurité ont été évaluées chez le chat.
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Les Glucocorticoïdes : La prednisolone ou la méthylprednisolone représentent le traitement de choix pour le contrôle rapide et efficace du prurit aigu et sévère, notamment lors de crises allergiques. Leur large spectre d’action anti-inflammatoire permet un soulagement rapide. Une dose d’induction (par exemple, 1 à 2 mg/kg/jour de prednisolone) est généralement administrée jusqu’au contrôle des signes, puis la dose est progressivement diminuée pour atteindre la plus faible dose efficace administrée le moins souvent possible (idéalement un jour sur deux ou trois) pour la maintenance. Cette phase de décroissance est cruciale pour limiter les effets secondaires à long terme, qui incluent polyurie-polydipsie, prise de poids, et un risque accru de diabète sucré ou de syndrome de Cushing iatrogène.
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La Ciclosporine : Cet immunomodulateur est une option de premier choix pour la gestion au long cours des dermatites allergiques chroniques, comme le FASS. Son mécanisme d’action, qui cible spécifiquement les lymphocytes T, permet un contrôle de l’inflammation avec un profil d’effets secondaires différent de celui des corticoïdes. Son efficacité est comparable à celle des glucocorticoïdes, mais son délai d’action est plus long, de l’ordre de 3 à 4 semaines. La posologie recommandée chez le chat est de 7 mg/kg/jour. Une fois la rémission clinique obtenue, la fréquence d’administration peut souvent être réduite à un jour sur deux, voire deux fois par semaine. Les principaux effets secondaires sont digestifs (vomissements, diarrhée) au début du traitement. Un suivi biologique est recommandé.
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L’Oclacitinib : Cet inhibiteur des Janus kinases (JAK) est enregistré pour le traitement des dermatites allergiques chez les chiens. Son utilisation chez le chat est hors-autorisation de mise sur le marché (AMM) et doit être considérée avec prudence. La pharmacocinétique féline est différente, nécessitant des doses plus élevées et plus fréquentes (0,4 à 1,0 mg/kg toutes les 12 heures) pour obtenir un effet. L’efficacité est de plus variable, avec seulement un tiers à la moitié des chats répondant de façon significative. Les données sur son innocuité à long terme chez l’espèce féline étant très limitées, son usage doit être réservé aux cas où les autres thérapies ont échoué ou sont contre-indiquées, et sous une surveillance vétérinaire stricte.
Il est fondamental de mettre en garde contre l’utilisation de thérapies non validées scientifiquement. La popularité des remèdes “naturels” ne doit pas occulter leur manque de preuves et leur danger potentiel.
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Phytothérapie : L’usage de plantes comme la bardane, la réglisse ou l’ortie pour soulager les démangeaisons est parfois mentionné dans des sources non professionnelles. Cependant, il n’existe aucune étude clinique contrôlée démontrant leur efficacité ou leur innocuité chez le chat. Leur utilisation relève de l’anecdote et ne peut se substituer à un traitement médical dont l’efficacité a été prouvée.
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Huiles Essentielles : Leur utilisation est formellement contre-indiquée et dangereuse chez le chat. L’espèce féline présente un déficit métabolique majeur : une activité très faible de l’enzyme hépatique glucuronyl-transférase, indispensable à la métabolisation de nombreuses molécules comme les phénols et les terpènes, qui sont des composants majeurs de beaucoup d’huiles essentielles. Cette particularité entraîne une accumulation rapide de composés toxiques dans l’organisme, même à faibles doses. L’exposition peut se faire par application cutanée, par diffusion atmosphérique, ou par ingestion lors du toilettage. L’intoxication peut provoquer des dommages graves : troubles digestifs, atteintes neurologiques (ataxie, tremblements, convulsions), insuffisance hépatique aiguë et peut être fatale. Il est donc impératif de proscrire tout usage d’huiles essentielles chez cette espèce.
Le tableau suivant résume les options pharmacologiques systémiques validées pour la gestion du prurit félin.
Molécule |
Mécanisme d’Action |
Posologie Féline (Induction & Maintenance) |
Efficacité (Niveau de preuve) |
Remarques / Précautions Clés |
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Prednisolone / Méthylprednisolone |
Anti-inflammatoire stéroïdien (large spectre) |
Induction : 1-2 mg/kg q24h. Maintenance : Taper à la plus faible dose efficace q48-72h. |
Élevée |
Action rapide. Risques d’effets secondaires à long terme (PUPD, diabète, Cushing iatrogène). Nécessite une décroissance progressive. |
Ciclosporine |
Inhibiteur de la calcineurine (immunomodulateur) |
7 mg/kg q24h. Maintenance possible à q48h ou 2x/semaine. |
Élevée |
Délai d’action de 3-4 semaines. Idéal pour la gestion chronique. Troubles digestifs possibles en début de traitement. |
Oclacitinib |
Inhibiteur des Janus Kinases (JAK1) |
0.4-1.0 mg/kg q12h. |
Faible à variable |
Usage hors AMM. Données de sécurité à long terme limitées. Pharmacocinétique nécessitant 2 administrations/jour. |
Si votre chat gratte et se lèche excessivement
La prise en charge d’un chat qui se gratte et se lèche de manière chronique et excessive va bien au-delà de la simple prescription médicamenteuse. Le succès à long terme repose sur une approche de gestion multimodale, holistique, qui intègre le traitement de la cause primaire, le contrôle des symptômes, des mesures environnementales et une collaboration étroite avec le propriétaire. Ignorer un prurit chronique a des conséquences délétères : l’inconfort constant dégrade sévèrement la qualité de vie de l’animal, et le grattage incessant entraîne des dommages cutanés irréversibles comme la lichénification (épaississement de la peau), l’hyperpigmentation, et surtout, des surinfections bactériennes et fongiques qui créent un cercle vicieux d’inflammation et de démangeaisons.
La première étape, et la plus cruciale, est de consulter un vétérinaire. Seul un professionnel peut établir un diagnostic précis et mettre en place un plan de traitement adapté et sécuritaire. L’automédication ou le retard de consultation ne font qu’aggraver les problèmes et la souffrance du compagnon. Le propriétaire joue un rôle central dans cette gestion. Son observance du protocole de soins est déterminante. Cela implique une administration rigoureuse des médicaments, le respect strict d’un éventuel régime alimentaire d’éviction, et l’application régulière des traitements antiparasitaires. Une communication claire et continue avec l’équipe vétérinaire est essentielle pour ajuster le traitement et gérer les frustrations qui peuvent naître face à une maladie chronique.
L’hygiène et le contrôle de l’environnement sont des piliers de la gestion, en particulier dans les cas d’allergies aux puces ou aux acariens de l’environnement. Il est recommandé de passer l’aspirateur fréquemment dans tout l’habitat, en insistant sur les tapis, les canapés et les lieux de couchage du chat. Le lavage de la literie et des coussins à haute température (supérieure à 60°C) permet d’éliminer efficacement les parasites et les allergènes. Dans les situations d’infestation massive par les puces, l’utilisation d’insecticides pour l’environnement peut être nécessaire.
L’entretien régulier du pelage de l’animal de compagnie est également un fait important. Le brossage quotidien permet d’éliminer les poils morts, les squames, les allergènes de surface et les saletés, tout en aérant la peau. C’est aussi une excellente occasion pour le propriétaire d’inspecter son animal et de détecter de façon précoce l’apparition de nouvelles lésions, de rougeurs, d’une perte de poils localisée ou la présence de parasites. Les soins topiques, sous forme de shampooings ou de mousses médicamenteuses prescrits par le vétérinaire, sont des compléments très utiles. Ils permettent de traiter les infections secondaires, d’apaiser les irritations et d’aider à restaurer la fonction de barrière de la peau. En somme, la gestion d’un chat prurigineux est un engagement à long terme qui requiert une approche globale pour garantir la santé et le bien être du matou.
Traitements antiparasitaires adaptés
Le contrôle rigoureux et permanent des ectoparasites est la pierre angulaire de la dermatologie féline. Étant donné que la dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP) est la cause la plus fréquente de prurit allergique chez le chat, tout animal prurigineux doit être considéré comme potentiellement infesté par des puces, même en l’absence de visualisation de ces dernières. Un essai thérapeutique avec un antiparasitaire adulticide efficace constitue donc systématiquement la première étape diagnostique et thérapeutique. Le choix du traitement doit être réfléchi et adapté à chaque animal, en concertation avec le vétérinaire.
La pharmacopée vétérinaire a connu des avancées majeures, offrant aujourd’hui des molécules très efficaces et sûres.
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Les Isoxazolines : Cette classe de molécules (fluralaner, sarolaner, lotilaner) représente une avancée significative. Administrées par voie orale ou en application topique (spot-on), elles se distinguent par leur rapidité d’action (souvent plus de 95 % des puces sont tuées en quelques heures) et leur rémanence prolongée (de 1 à 3 mois selon la molécule). Cette longue durée d’action est un atout majeur car elle assure une protection continue, brise efficacement le cycle de vie des puces et simplifie l’observance du traitement par le propriétaire, ce qui est fondamental pour la gestion de la DAPP.
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Autres Adulticides : Des molécules plus anciennes restent des options valables. Le fipronil, l’imidaclopride ou la sélamectine, souvent en formulation spot-on, sont largement utilisés. Le nitenpyram, disponible en comprimés, a une action quasi immédiate mais très brève (24 heures), ce qui le rend utile pour une décontamination rapide d’un animal fortement infesté avant de relayer avec un produit rémanent.
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Les Régulateurs de Croissance des Insectes (IGR) : Des molécules comme le (S)-méthoprène ou le pyriproxyfène n’ont pas d’action sur les puces adultes mais agissent sur les stades immatures. Elles stérilisent les œufs ou empêchent les larves de se développer, ciblant ainsi le réservoir environnemental qui constitue 95 % de la population totale des puces. De nombreux produits topiques modernes combinent judicieusement un adulticide et un IGR pour une action complète sur l’animal et son lieu de vie.
Pour être efficace, le protocole de traitement antiparasitaire doit suivre des règles strictes. Premièrement, il doit être appliqué toute l’année, sans interruption, pour tout chat allergique ou à risque d’exposition. Les variations saisonnières de la population de puces sont de moins en moins marquées avec le réchauffement climatique et le chauffage des habitations. Deuxièmement, il est impératif de traiter simultanément et avec le même protocole rigoureux tous les animaux du foyer (autres chats, chiens, furets), car un animal non traité agit comme un réservoir et une source de réinfestation permanente. Enfin, il est important d’expliquer au propriétaire le concept du cycle de vie de la puce et de la “fenêtre pupale” : les cocons (pupes) dans l’environnement sont très résistants aux insecticides et peuvent rester en dormance pendant des mois. De nouvelles puces peuvent donc continuer à éclore pendant plusieurs semaines après le début du traitement, ce qui ne signifie pas que le produit est inefficace, mais renforce la nécessité d’un traitement soutenu pour tuer ces nouvelles recrues avant qu’elles ne puissent piquer et pondre.
Adopter une alimentation adaptée
L’approche nutritionnelle est un outil diagnostique et thérapeutique de premier plan dans la gestion des démangeaisons chez le chat, spécifiquement lorsqu’une réaction indésirable à l’alimentation (allergie ou intolérance alimentaire) est suspectée. Il est crucial de comprendre que la seule méthode fiable pour diagnostiquer une telle affection est la mise en place d’un régime d’éviction rigoureux, suivi d’un test de provocation. Les tests sanguins ou cutanés pour les allergies alimentaires ne sont pas considérés comme fiables en médecine vétérinaire pour poser ce diagnostic. La démarche doit être menée sous la supervision d’un vétérinaire, qui saura proposer les conseils et le protocole les plus appropriés.
Le principe du régime d’éviction est de retirer de l’alimentation de l’animal toutes les sources de protéines auxquelles il a été exposé par le passé et de les remplacer par des ingrédients qu’il n’a, en théorie, jamais consommés. Il existe deux grandes catégories de diètes d’éviction :
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Les régimes à base de protéines nouvelles : Ces aliments utilisent une source unique de protéines que le chat n’a probablement jamais ingérée (par exemple, lapin, chevreuil, kangourou, canard) associée à une source unique de glucides. Ils peuvent être issus de gammes commerciales vétérinaires ou être préparés à la maison. La diète ménagère, bien que considérée comme l’étalon-or pour le diagnostic (efficacité proche de 100 %), est nutritionnellement déséquilibrée et ne doit être utilisée que de façon temporaire (pendant la durée du test) sans une supplémentation calculée par un spécialiste.
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Les régimes à base de protéines hydrolysées : Ces diètes, exclusivement commerciales et vétérinaires, sont formulées avec des protéines (comme le poulet ou le soja) qui ont été fragmentées par hydrolyse en très petites molécules (peptides). La taille de ces peptides est si réduite qu’ils ne sont plus censés être reconnus comme allergènes par le système immunitaire du chat. Ces aliments sont complets, équilibrés et représentent une option très efficace et pratique pour le diagnostic (efficacité d’environ 80-90 %).
La réussite d’un régime d’éviction repose sur le respect absolu d’un protocole strict. La durée minimale du test est de 8 semaines. C’est le temps nécessaire pour que l’inflammation cutanée régresse et que les démangeaisons disparaissent si une allergie alimentaire est en cause. Pendant toute cette période, le chat ne doit ingérer absolument rien d’autre que l’aliment d’éviction prescrit et de l’eau. La moindre friandise, le plus petit reste de table, un médicament aromatisé ou même des gâteries dites “hypoallergéniques” non prescrites peuvent contenir des traces de l’allergène et compromettre l’intégralité du test. La transition vers le nouvel aliment doit être progressive, sur une à deux semaines, pour éviter les troubles digestifs.
L’étape finale, et la plus importante pour confirmer le diagnostic, est le test de provocation. Si, au terme des 8 semaines, le prurit a totalement disparu, il faut réintroduire l’ancienne alimentation. Une récidive des démangeaisons, généralement en quelques jours, confirme de manière définitive le diagnostic de réaction indésirable à l’alimentation. Sans cette étape, le diagnostic reste une simple suspicion. Une fois le diagnostic confirmé, le traitement à long terme consiste à identifier et à fournir au chat une alimentation commerciale équilibrée qui ne contient pas l’ou les allergènes responsables, comme les produits laitiers ou le bœuf par exemple, qui sont des coupables fréquents.
Conclusion
Le prurit félin, manifesté par un chat qui se gratte et se lèche tout le temps, est un syndrome clinique complexe et un motif de consultation majeur en médecine vétérinaire. Cet article a détaillé la démarche diagnostique et thérapeutique qui doit être entreprise face à ce signe d’appel. L’approche doit être systématique, rationnelle et fondée sur les preuves scientifiques actuelles. Le principe fondamental est que le prurit est un symptôme, et non une maladie en soi ; le succès de la prise en charge dépend donc de l’identification et du traitement de sa cause sous-jacente. La gestion efficace repose sur trois piliers : l’exclusion rigoureuse des causes parasitaires et infectieuses, une investigation méthodique des allergies, et une prise en charge symptomatique adaptée pour préserver la qualité de vie de l’animal.
La dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP) demeure la première hypothèse à investiguer, et l’instauration d’un contrôle antiparasitaire strict et permanent pour l’animal et ses congénères est une étape diagnostique et thérapeutique non négociable. Si le prurit persiste, la démarche s’oriente vers les autres syndromes d’hypersensibilité, en suivant la séquence logique : régime d’éviction pour le diagnostic de l’allergie alimentaire, puis, par exclusion, diagnostic du syndrome atopique cutané félin (FASS). La gestion à long terme de ces affections chroniques est inévitablement multimodale, associant le contrôle des facteurs déclenchants, des thérapies anti-inflammatoires et immunomodulatrices (glucocorticoïdes, ciclosporine), et une forte implication du propriétaire pour assurer l’observance du traitement. La santé et le bien être du félin dépendent de cette approche globale.
Malgré les avancées, la dermatologie féline souffre d’un retard de connaissances par rapport à son homologue canine. Ce “retard félin” définit clairement les axes de recherche prioritaires pour l’avenir, qui sont essentiels pour améliorer la prise en charge de ces patients.
Les pistes de recherche futures devraient se concentrer sur plusieurs domaines clés :
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Pathophysiologie : Il est impératif d’approfondir la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires spécifiques au prurit félin. Cela inclut l’identification des cytokines pruritogènes majeures (l’équivalent de l’IL-31 canine est-il aussi central chez le chat?), l’étude des anomalies de la barrière cutanée et des voies de signalisation neuronale dans le FASS. Ces recherches fondamentales sont le prérequis au développement de thérapies plus ciblées.
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Outils Diagnostiques : Le développement et la validation d’outils de diagnostic plus fiables pour les allergies félines sont une nécessité. L’amélioration de la sensibilité et de la spécificité des tests sérologiques IgE et des tests intradermiques pour le FASS permettrait de mieux sélectionner les candidats à l’immunothérapie spécifique et d’en objectiver le suivi. La recherche de biomarqueurs non invasifs de l’inflammation et du prurit serait également une avancée majeure.
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Thérapeutique : La réalisation d’essais cliniques randomisés, contrôlés contre placebo et à grande échelle, est cruciale pour les nouvelles molécules. Il est urgent d’établir des protocoles de traitement sûrs et efficaces pour l’oclacitinib chez le chat et de développer des anticorps monoclonaux ciblant spécifiquement les médiateurs du prurit félin.
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Microbiome Cutané : L’étude du microbiome cutané félin et de ses altérations (dysbiose) dans les états allergiques ou infectieux est un champ de recherche prometteur. Une meilleure compréhension de ces interactions pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, comme l’utilisation de probiotiques ou de postbiotiques topiques pour restaurer l’équilibre de la flore cutanée.
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Épidémiologie “One Health” : Dans une perspective de “Santé Unique”, des études épidémiologiques sont nécessaires pour évaluer la prévalence et les modes de transmission des dermatoses zoonotiques (teigne, cheyletiellose) et des pathogènes transmis par les puces (Bartonella spp., Rickettsia spp.), en tenant compte des changements climatiques et de l’évolution des interactions entre l’Homme, l’animal et l’environnement.
En conclusion, si la prise en charge du chat prurigineux a bénéficié de progrès notables, de nombreuses questions demeurent. L’investissement dans ces axes de recherche est la seule façon de combler les lacunes actuelles et de continuer à améliorer la santé et le bien-être de nos patients félins.
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Un cas de dermatite plasmocytaire nasale et podale chez un chat – DermaVet
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