Un cas de syndrome d’hyperesthésie féline avec automutilation de la queue

Felix est un chat européen de 11 ans, présenté en consultation de dermatologie pour des lésions d’automutilation de la queue. Les lésions ont débuté en mars 2020, initialement localisées au milieu de la queue.

Félix vit normalement en intérieur strict en région parisienne mais depuis début Mars, il a accès à l’extérieur (campagne dans le médoc). Il a été adopté à l’âge de 5 ans environ, auprès d’une association. Aucun autre trouble cutané n’est rapporté, le seul antécédent notable est celui d’un granulome inflammatoire post vaccinal retiré chirurgicalement. Aucune récidive n’a été observée depuis.

Félix est correctement vacciné et vermifugé (Milbemax ND tous les 3 mois), il reçoit habituellement Advantage ND comme antiparasitaire externe mensuel, Credelio ND (1 cp par mois) a été utilisé il y a un mois.

 

Les propriétaires rapportent un prurit important avec des lésions auto-induites (croûtes, alopécie). Ils notent un animal anxieux et douloureux depuis l’apparition des signes cliniques avec un comportement compulsif. Ils observent une corrélation entre des vocalisations excessives qu’elles attribuent à des réclamations pour de la nourriture, la présence de sources de stress et le comportement d’automutilation, même si celui-ci peut être observé tout au long de la journée. L’appétit et l’état général sont par ailleurs conservés.

 

Une première injection de corticoïdes retard a permis une rémission des signes cliniques pendant quelques semaines.

Une récidive a été observée un mois après (début Avril), avec une extension au niveau distal de la queue. Le reste du corps n’est pas atteint, mis à part des mordillements frénétiques au niveau des membres thoraciques, sans lésions associées. Une seconde injection de corticoïdes retard a permis de résoudre très transitoirement automutiliation et lésions.

Sur conseil du vétérinaire traitant habituel de l’animal, une corticothérapie (Oromedrol ND) par voie orale à dose dégressive a été initiée mi-mai, associée à Zylkène ND. Ce traitement n’a pas permis d’amélioration mais les propriétaires notent que Felix semble plus calme depuis l’administration de Zylkène ND. Le port de la collerette n’a pas été réalisable.

 

Examen clinique général

Le score corporel est de 3.5/5, la température de 38.7°C. les muqueuses sont roses et humides. L’examen cardiovasculaire ne présente pas d’anomalie. La palpation abdominale est normale de même que pour les nœuds lymphatiques superficiels.

 

Examen dermatologique

Le tiers distal de la queue jusqu’à son extrémité est alopécique, érythémateux avec des excoriations et croutes. Plus proximalement, sans remonter à la racine, on note simplement une alopécie (photo 1).

Le reste de l’examen dermatologique ne présente pas d’anomalie.

Un cas de syndrome d’hyperesthésie féline avec automutilation de la queue

Photo 1 : aspect de la queue lors de la consultation initiale : alopécie, érythème, croutes et excoriations

 

Hypothèses diagnostiques

Cette anamnèse et cet examen clinique sont compatibles avec

– Origine comportementale

– Origine parasitaire (puces, démodécie)

– Douleur osteoarticulaire ou neurologique

– Dermatophytose

– Surinfection bactérienne ou fongique

 

Examens complémentaires

Brossage : déjections de puces

Examen cytologique d’un scotch -test prélevé au niveau des lésions: absence de surpopulation bactérienne ou fongique

Raclage : négatif

Examen lampe de Wood : négatif

Culture mycologique : négative

Radiographies de la queue : aspect sclérotique de la jonction lombo sacrée, une compression des racines nerveuses ne peut être exclue. Le reste des vertèbres caudales ne présentent pas d’anomalie particulière. Spondylose lombo-sacrée. Présence d’un plomb abdominal connu

 

Un cas de syndrome d’hyperesthésie féline avec automutilation de la queue

Photo 2 : radiographie de face du bassin : Aspect sclérotique de la jonction lombosacrée, spondylose. Présence d’un plomb connu

 

Un cas de syndrome d’hyperesthésie féline avec automutilation de la queue

Photo 3 : radiographie de profil du bassin, localisation abdominale ventrale du plomb visualisé sur la radiographie de face

SI VOUS ETES VETERINAIRE : Pour lire la suite de cet article, veuillez vous enregistrer en haut à droite. Merci

Recherches Connexes

hyperesthésie chat, hyperesthesie feline, syndrome hyperesthésie féline, hyperesthésie, rolling skin syndrome, fhs, signe clinique, sensibilité, sens, cause

 

 

 

 

Retour en haut