Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Une chatte Exotic Shorthair stérilisée de 2,5 ans nous est présentée à la consultation pour des lésions présentes depuis plusieurs années et ne répondant pas aux différents traitements entrepris (corticoïdes, antibiotiques, régime d’élimination bien conduit).

Arnaud MULLER

DV, CES Derm, Dip ECVD

Novembre 2020

Examen clinique

L’examen clinique de ce jour montre une chatte en bon état général, mais présentant effectivement une dermatose nettement prurigineuse (prurit évalué à 8/10 sur une échelle visuelle analogique), localisée principalement sur la face (pourtour des yeux, menton), les pavillons auriculaires et le pourtour anal, caractérisée par un érythème et des amas de matériel kératoséborrhéique croûteux noirâtre. Aucune adénopathie loco-régionale n’est notée.

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photo 1 : Vue de face montrant les lésions péri-oculaires, périlabiales
et dans les plis faciaux.

 

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photo 2 : Vue de profil montrant les lésions péri-oculaires, périlabiales, dans les plis faciaux et sur le menton

 

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photo 3 : Vue de face du menton

 

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair      

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photos 4 et 5: Vues rapprochées de la zone péri-oculaire, montrant l’érythème, le matériel kératoséborrhéique noirâtre et un exsudat purulent associé

 

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photos 6 et 7: Vues rapprochées de la face interne des pavillons auriculaires et de l’entrée des conduits auditifs externes, montrant des petits amas de matériel kératoséborrhéique noirâtre

 

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Un cas de dermatite faciale idopathique chez un exotic shorthair

Photos 8 et 9: Vues de la région péri-anale, montrant un érythème et le matériel noirâtre

Hypothèses diagnostiques

Compte tenu de la race et de l’aspect clinique, l’hypothèse principale est celle d’une dermatite faciale idiopathique avec une localisation anale inhabituelle, même si une pyodermite, une dermatophytose, une démodécie et une dermatite à Malassezia ne peuvent être totalement exclues.

Examens complémentaires

Les raclages cutanés et le trichogramme sont négatifs (démodécie, dermatophytose) , de même que l’examen en lampe de Wood.

Les calques cutanés mettent en évidence de très nombreuses bactéries (cocci et bacilles), en position extra et intracellulaire, au sein de granulocytes neutrophiles et éosinophiles. Un examen mycologique et bactériologique est donc demandé et révèle la présence de nombreuses colonies de Staphylococcus aureus et Escherichia coli, sensibles à la plupart des antibiotiques testés.

Le test à la cellophane adhésive et les calques auriculaires montrent eux une prolifération fongique abondante (Malassezia)

L’examen histopathologique des biopsies cutanées confirme la présence de lésions classiquement observées lors de dermatite faciale idiopathique : acanthose, dégénérescence hydropique et dyskératose, infiltrat dermique superficiel mixte et hyperplasie sébacée. Des éléments bactériens et fongiques sont également retrouvés dans les couches superficielles.

Diagnostic

Dermatite faciale idiopathique surinfectée (pyodermite à S. aureus et E. coli, dermatite et otite à Malassezia). Cette affection, de cause inconnue, majoritairement rencontrée dans la race Persan, correspond à une probable hyperplasie des glandes sébacées. Le diagnostic est histopathologique, même si l’aspect lésionnel est souvent suffisamment caractéristique (« dirty face »)

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