Auteur : Christian Collinot – Février 2005
Clinique vétérinaire du ROC
117, avenue du maréchal LECLERC
86100 CHATELLERAULT
Commémoratifs
Chelb est une chienne Bouledogue Français de deux ans qui pèse 10kg. Elle vit dans une maison avec jardin en compagnie d’un autre chien. Ils reçoivent une alimentation industrielle et sont suivis d’un point de vue médical (API, APE et vaccination).
Anamnèse
Chelb a consulté à plusieurs reprises des confrères pour des problèmes de démangeaisons et plus particulièrement des otites prurigineuses qui lui faisaient se secouer la tête. Divers traitements correctement menés ont amené une amélioration mais des rechutes ont toujours suivi.
Examen clinique
L’état général est bon. Comme souvent dans cette race, Chelb est une chienne très gaie et très active.
Examen dermatologique
Il y a peu de lésions dermatologiques, un léger érythème entre les doigts et sous les pieds, et un plus marqué sur les pavillons auriculaires, quelques abrasions sur le pourtour de la bouche.
Photo 1 : érythème des pavillons auriculaires
En dehors du prurit déjà signalé, l’élément le plus important est une otite externe proliférative obstruant le conduit auditif externe (CAE) des deux oreilles.
Photo 2 : obstruction du CAE oreille droite
Photo 3 : obstruction CAE oreille gauche
L’hyperplasie est telle que les deux conduits sont totalement obstrués et qu’il est illusoire de vouloir examiner l’intérieur du CAE. Elle est recouverte par une sécrétion de cérumen infecté. Elles sont douloureuses et leur manipulation énerve Chelb.
Diagnostic différentiel
C’est le diagnostic d’une otite érythémato-cérumineuse bilatérale accompagnée d’un prurit, de lésions podales et d’une chéilite rétrocédant aux corticoïdes d’un Bouledogue Français de deux ans. Le caractère prolifératif de cette otite sur un chien si jeune sort de l’ordinaire.
L’obturation des CAE ne permettra pas de diagnostic différentiel des otites en dehors d’un recueil superficiel des sérosités. L’option de biopsies de la zone hyperplasique n’et pas retenue pour l’instant.
Un prurit parasitaire est peu probable d’autant que des traitements généraux bien conduits à base d’avermectine ont déjà été effectués.
La possibilité d’une enquête allergologique est corrélée, par la volonté du propriétaire, à une amélioration des CAE.
Examens complémentaires
Ils se limitent pour l’instant à un calque sur le cérumen infecté qui se trouve en surface du CAE. Une coloration rapide met en évidence des coques et peu de malassézias.
Hypothèse diagnostique à réévaluer suivant résultat
L’hypothèse allergique est retenue. l’approche thérapeutique primaire étant d’essayer de diminuer l’hyperplasie 1/ pour essayer d’éviter une chirurgie mutilante 2/ pour envisager un examen du CAE.