Un cas d’onychodystrophie lupoide symétrique


Auteur : Christian Collinot  – Mai 2009
Clinique vétérinaire du ROC
117, avenue du maréchal LECLERC
86100 CHATELLERAULT


Anamnèse

Diam est une chienne Braque allemand de trois ans. Elle est nourrie avec une  alimentation industrielle de bonne qualité. Parfaitement vaccinée, elle reçoit régulièrement, à un rythme correct,  des APE et API. Elle a été ovario-hystérectomisée à l’âge de 8 mois. Elle a une vie mixte jardin/maison avec de grandes sorties quotidiennes. Elle vit dans le centre ouest de la France avec vacances dans l’ile d’Oléron, aucun autre voyage. En juin 2010, elle a eu un abcès entre les doigts 4 et 5 de l’antérieur gauche et un corps étranger végétal (morceau de bois) a été retiré.

Commémoratifs

En août 2011, elle est présentée pour boiterie avec une atteinte simultanée de plusieurs griffes sur plusieurs pattes.

Examen clinique  général

Un examen, même minutieux, ne permet pas de constater la moindre anomalie sur une chienne en pleine forme et même en très bon état général.

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Photo 1 : vue générale

Examen dermatologique

Seules les griffes sont touchées. On note une atteinte de toutes les griffes du postérieur droit, aucune sur le postérieur gauche. A l’avant, les griffes des doigts 2, 4, 5 à gauche et 2 et 5 à droite. Il s’agit d’un onyxis pur sans atteinte du bourrelet unguéal visible. On note d’abord une onychodystrophie de la partie supérieure de la muraille de la griffe, voire un arrêt de production cornée débutant au niveau du bourrelet unguéal qui va aboutir à une onychoschisie, dans certains cas une onychoclasie (car une partie de la griffe reste présente après la chute de celle-ci) ou une onychomadèse.

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Photo 2 : onychodystrophie de la base de la griffe

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Photo 3 : onychodystrophie vue rapprochée

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Photo 4 : onychodystrophie après tonte du doigt

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Photo 5 : onychoclasie et onychomadèse

Hypothèses cliniques

  • Onychite d’interface (onychodystrophie lupoïde)
  • MAI
  • Vascularite
  • Toxidermie
  • Atteinte mycosique ou bactérienne
  • (Leishmaniose)

Examens complémentaires

Un examen anatomopathologique est accepté d’emblée avec prélèvement de toute la griffe avec sa matrice (amputation). L’anesthésie générale est mise à profit pour couper au plus court toutes les griffes.

Compte rendu du LAPVSO :

Une griffe a fait l’objet de recoupes multiples et a été examinée après coloration standard Hemalun-éosine et réaction au PAS.

La structure histologique de la griffe est globalement préservée. L’étui corné montre une structure histologique subnormale. La matrice unguéale peut être discrètement hyperplasique. De façon segmentaire, son assise basale est discrètement grignotée par une exocytose de petits lymphocytes matures associés à la présence de petits foyers de dégénérescence hydropique des cellules de l’assise basale et la présence de quelques corps apoptotiques. De rares images de satellitose sont également remarquées. Par endroits, la jonction dermo-épidermique est manifestement fragilisée avec l’apparition de petites fentes à la jonction dermo-épidermique. Le derme sous-jacent montre une infiltration cellulaire inflammatoire lichénoïde discrète ponctuelle essentiellement lymphoplasmocytaire. La lame osseuse de la troisième phalange montre une structure histologique normale.

Absence d’élément figuré pathogène, parasitaire ou fongique et en particulier PAS positif.

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Photo 6 : histologie de l’onyxis

Conclusion : l’aspect histologique est celui d’un discret onyxis d’interface lymphoplasmocytaire segmentaire.

Aspect lésionnel concordant avec l’hypothèse clinique proposée d’onychodystrophie lupoïde. Absence d’élément figuré pathogène, parasitaire ou fongique. Absence de lésion de vasculopathie/vascularite.

Diagnostic

Onychodystrophie lupoïde

Il est évident que ce diagnostic n’a rien d’étiologique, il se contente d’associer une description clinique (onychodystrophie) à une description histologique (lupoïde ou onychite d’interface).

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