Un cas de syndrome de Stevens Johnson chez un chat

Un chat européen est consulté pour une dermatite ulcéreuse sévère.

Dr Xavier LANGON
Clinique Vétérinaire de Camargue – 34400 LUNEL

 

COMMEMORATIFS ET ANAMNESE

Un chat européen mâle non stérilisé, âgé de 2 ans, est présenté à la consultation pour une dermatite ulcéreuse sévère et profonde (photo 1). L’animal vit en maison avec des congénères asymptomatiques et est nourri avec une alimentation industrielle de qualité. Il est à jour de ses vaccinations et est correctement traité contre les parasites internes et externes.
Son passé pathologique se résume à un épisode très récent d’intoxication par des convulsivants (10 jours auparavant), ayant été pris en charge par l’unité de réanimation. Sa gestion a nécessité l’emploi, entre autres médications d’urgence, de diazepam et phénobarbital. Les autres animaux (un chien et deux autres chats) ont été intoxiqué en même temps et ont reçu les mêmes soins d’urgence ; leur récupération a été rapide et complète sans suite ni séquelle.
Son propriétaire ne rapporte aucune lésion le concernant.

Photo1: vue d’ensemble tronculaire de l’animal.
Photo1: vue d’ensemble tronculaire de l’animal.

EXAMEN CLINIQUE

Le chat présente un bon état général et un poids de forme à 4,6 kg. Un large lambeau cutané est absent sur la partie dorso-latérale droite de la croupe et sur la cuisse contigüe, laissant apparaître le derme et le pannicule adipeux (photo 2). Cette lésion fait suite à une nécrose massive de la peau à partir du 10° jour post-intoxication. La zone a été très douloureuse mais apruritique. Des zones d’ulcérations linguales et labiales sont notées dans la cavité buccale. Aucun autre trouble dermatologique ou systémique n’est relevé.

Photo 2: Vue latérale droite de la croupe de l’animal
Photo 2: Vue latérale droite de la croupe de l’animal

HYPOTHESES DIAGNOSTIQUES

La symptomatologie et l’anamnèse nous amènent à envisager plusieurs hypothèses :

  • Une toxidermie
  • Une vascularite
  • Une brûlure
  • Une maladie auto-immune (pemphigus ou syndrome lupique)

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Un examen cytologique (calque cutané) montre une forte densité neutrophilique dégénérés ainsi qu’une importante proportion d’ADN dénaturé. De très rares coques sont relevés. Des biopsies sont réalisées.
L’examen histologique est caractérisé par une ulcération sévère avec absence d’épiderme et parfois large perte du derme avec un ulcère atteignant le muscle sous-cutané. L’inflammation dermique est sévèrement fibrinonécrotique, et multifocalement lymphocytaire pseudo- folliculaire avec des extensions au sein de l’hypoderme profond. Par endroit, une sévère nécrose des adipocytes y est associée. Aucune lésion de vascularite n’est observée (photos histo1 à histo3)

Photo histo1: coloration HE (x5): Inflammation sévère fibrinonécrotique très largement suppurée. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)
Photo histo1: coloration HE (x5): Inflammation sévère fibrinonécrotique très largement suppurée. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)
Photo  histo2 :  coloration  HE  (x2):  Inflammation  multifocalement  lymphocytaire  pseudo folliculaire avec une extension au sein de l’hypoderme profond. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)
Photo histo2 : coloration HE (x2): Inflammation multifocalement lymphocytaire pseudo folliculaire avec une extension au sein de l’hypoderme profond. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)
Photo  histo3 :  coloration  HE  (x5):  Inflammation  multifocalement  lymphocytaire  pseudo folliculaire avec une extension au sein de l’hypoderme profond. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)
Photo histo3 : coloration HE (x5): Inflammation multifocalement lymphocytaire pseudo folliculaire avec une extension au sein de l’hypoderme profond. (Crédit photo C-L. Etienne Raffestin – IDEXX)

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