Auteur : Emmanuel Bensignor – Août 2013
Spécialiste en dermatologie vétérinaire
DESV Dermatologie, DIP ECVD, CES Dermatologie
Consultant en dermatologie
75003 Paris, 35510 Rennes-Cesson, 44000 Nantes
Commémoratifs-Anamnèse
Un chat Européen, femelle stérilisée âgée de 3 ans, est présentée à la consultation pour un prurit facial évoluant depuis plusieurs mois. L’animal vit en maison, a libre accès à l’extérieur, et est correctement vacciné. Son alimentation, industrielle sèche, est de bonne qualité.
Le prurit est apparu plusieurs mois auparavant. Initialement localisé au niveau d’un pavillon auriculaire, il a eu tendance à s’aggraver et à s’étendre pour atteindre toute la face et le cou.
Différents traitements ont été réalisés, sans amélioration notable: griséofulvine per os pendant plusieurs semaines, antibiothérapie pendant quelques jours, injections de corticoïdes.
Examen clinique
Le chat est abattu et amaigri; la propriétaire rapporte une dysorexie depuis quelques semaines.
L’examen dermatologique montre un état kératoséborrhéique facial marqué, avec une hypotrichose, des poils cassés et la présence de manchons pilaires sur le cou (photo 1). Des excoriations sont également notées ça et là, notamment sur la face, autour des yeux et sur la zone préauriculaire. Enfin, une zone alopécique est observée sur l’épaule droite (photo 2).
Photo 1 : vue du cou; notez les zones hypotrichotiques, avec poils cassés et l’état kératoséborrhéique
Photo 2 : vue éloignée de l’épaule: zone alopécique
Bilan clinique
Cet animal présente un prurit cervico-facial important, associé à des manchons pilaires, rebelle aux traitements, associé à un mauvais état général.
Examens complémentaires immédiats
Des aclages cutanés sont réalisés. L’aspect microscopique du prélèvement est représenté sur la photo 3.
Photo 3 : vue microscopique d’un raclage cutané (Gx40)
Diagnostic
Il s’agit d’un cas de dermatophytose inflammatoire.
La présence de nombreuses spores fongiques autour des poils et d’hyphes dans le cortex pilaire permettent le diagnostic de dermatophytose.
Examens complémentaires supplémentaires.
Un examen en lampe de Wood est positif, avec présence d’une fluorescence verdâtre sur le cou et la face. Une culture fongique est ensemencée et permettra la pousse de nombreuses colonies de Microsporum canis. Un dépistage des rétroviroses est réalisé. L’antigénémie FeLV est positive.