Un cas de dermatite allergique chez un Rhodesian ridgeback


Auteur : Bénédicte Gay-Bataille – Octobre 2010
Consultante en Dermatologie
CHV – 74370 – St MARTIN BELLEVUE
ANNECY


Commémoratifs

Une chienne de race Rhodesian Ridgeback (RR) , âgée de 18 mois, stérilisée, présente de nombreuses petites lésions alopéciques au niveau du tronc, qui ont motivé déjà quelques consultations et traitements chez le vétérinaire traitant. Elle est née en Angleterre, vit dans une maison entourée d’un jardin clos, avec une chienne Shnauzer nain. Son alimentation est industrielle, de bonne qualité.

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback0Photo 0

Anamnèse

Cette apparition de lésions cutanées constitue, aux dires des propriétaires, le quatrième épisode de l’historique dermatologique de la chienne.

Elle a reçu divers traitements à chaque épisode, notamment deux corticothérapies orales et une injection de glucocorticoïdes. La dernière injection, deux mois auparavant, a été accompagnée d’une prescription d’amoxycilline/ac.clavulanique. Ces traitements ont été suivis d’une amélioration, toujours transitoire.

Symptômes cliniques

L’examen clinique à distance révèle au niveau tronculaire, sur le poitrail et sur les parties hautes des quatre membres la présence de lésions nummulaires planes alopéciques, de couleur grisâtre, et de lésions surélevées circulaires recouvertes de poil. De près on observe sur la face dorsale du tronc, sur le poitrail et sur le bras :

  • quelques papules, qui soulèvent les poils et donnent un ” relief ” au pelage (photos 5 et 6)
  • de nombreuses dépilations nummulaires hyperpigmentées (photo 2)
  • une pustule folliculaire (Photo 4)
  • et sur le ventre : des lésions-cible, deux pustules folliculaires (photo 7)
  • des collerettes épidermiques (photo 8)
  • enfin quelques croûtelles jaunes qui au toucher s’éliminent avec le poil.
  • Un prurit, modéré, est rapporté. La chienne présente en outre un léchage accru des pieds antérieurs, ainsi qu’un érythème net des pavillons auriculaires.

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback1
Photo 1 : Nombreuses dépilations disséminées tronculaires

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback2Photo 2 : Dépilations nummulaires disséminées sur le poitrail

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback3Photo 3 : Vue rapprochée : alopécie nummulaire, hyperpigmentation

Un cas de dermatite allergique chez un Rhodesian ridgeback
Photo 4 : Vue rapprochée sur un membre postérieur : pustule folliculaire

Un cas de dermatite allergique chez un Rhodesian ridgeback
Photo 5 : Région tronculaire : papule urticarienne soulevant les poils

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback6Photo 6 : Vue rapprochée de la papule, après coupe des poils :
l’épiderme est mou, turgescent, sans hyperpigmentation

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback7Photo 7 : Face ventrale de l’abdomen:
lésions- cibles érythémateuses, rares pustules folliculaires

cas-de-dermatite-allergique-chez-rhodesian-ridgeback8Photo 8 : Face interne des cuisses:
collerettes épidermiques, dépilations hyperpigmentées

Hypothèses diagnostiques

Synthèse clinique

Dermite généralisée prurigineuse, avec d’une part des lésions primaires à type de papules, élevures circulaires, et pustules folliculaires, d’autre part des lésions secondaires, dépilations nummulaires et collerettes épidermiques.

Les hypothèses sont les suivantes :

  1. Pyodermite superficielle (folliculite du chien à poil ras) et dermatite allergique sous-jacente (pyodermite récidivante, lésions d’urticaire, signes de dermatite atopique…)
  2. démodécie (lésions de folliculite)
  3. dermatophytose (lésions de folliculite).

Examens complémentaires

Des raclages cutanés sont réalisés en région tronculaire, ainsi que des calques cutanés (par impression d’une pustule folliculaire sur le ventre).

Aucun élément figuré n’est mis en évidence à l’examen microscopique des produits recueillis. L’observation microscopique des calques a permis en revanche d’observer de très nombreuses cocci en position extra et intracellulaires, des polynucléaires dégénérés, et d’objectiver ainsi une infection bactérienne.

Aucun envahissement pilaire n’est observé lors de l’examen direct de poils.

Une mise en culture pour examen mycologique est malgré tout mise en route, par précaution. Celle-ci se révèlera négative.

SI VOUS ETES VETERINAIRE : Pour lire la suite de cet article, veuillez vous enregistrer en haut à droite. Merci
Retour en haut