Un cas de cheylétiellose féline


Auteur : Emmanuel Bensignor – 201
Spécialiste en dermatologie vétérinaire
DESV Dermatologie, DIP ECVD, CES Dermatologie
Consultant en dermatologie
75003 Paris, 35510 Rennes-Cesson, 44000 Nantes


Introduction

Un chat, Persan, âgé de un an et demi, est présenté à la consultation de dermatologie pour un prurit localisé ne répondant pas aux traitements mis en place antérieurement par son vétérinaire traitant. L’animal est correctement vacciné. Il est régulièrement déparasité (traitement antipuce à base d’une pipette d’imidaclopride tous les mois et vermifugation orale trois fois par an). Son alimentation, industrielle sèche, est de bonne qualité. Il vit en contact avec deux autres chats, qui ne présentent pas de lésion.
La dermatose a débuté trois mois auparavant (soit 6 mois après l’acquisition). Les propriétaires décrivent initialement un grattage, surtout localisé sur la face dorsale du cou. Des chutes de poils et des squames sont apparues secondairement. Un traitement corticoïde injectable n’a pas permis d’améliorer les symptômes. Un régime d’éviction hypoallergénique a été mis en place pendant un mois sans succès. Des traitements oraux, antibiotiques et corticoïdes, n’ont pas été efficaces. Finalement, un vétérinaire comportementaliste a diagnostiqué une anxiété permanente, et a préconisé Zylkène® et Feliway®, sans succès.

Examen clinique

A l’examen clinique le chat est en bon état général. L’examen dermatologique montre des lésions exclusivement localisées à la zone interscapulaire. Il s’agit d’un érythème marqué, de dépilations, de quelques petites squames blanchâtres, associés à des excoriations discrètes (photos 1 et 2). L’examen vidéo-otoscopique ne montre par ailleurs pas d’anomalie des conduits auditifs.

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Photo 1 : vue éloignée du cou : dépilations, érythème

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Photo 2 : vue rapprochée du cou : l’érythème est bien visible,
quelques squames sont présentes

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Photo 3 : Cheyletiella spp. observée à l’examen
microscopique d’un raclage cutané

Hypothèses diagnostiques

Les hypothèses envisagées pour expliquer les lésions cutanées regroupent une ectoparasitose (démodécie à Demodex gatoi, cheyletiellose), une dermatite allergique (DAPP, allergie alimentaire, dermatite atopique féline) et un trouble comportemental.

Examens complémentaires et diagnostic

Les examens complémentaires regroupent un examen en lampe de Wood (négatif), un trichogramme (apex des poils cassés signant le prurit), des raclages cutanés et des scotch-tests. Ces deux derniers examens permettent de mettre en évidence plusieurs acariens de grande taille, caractérisés par un rostre important avec des crochets, typiques de Cheyletiella spp (photo 3). Une culture fongique est réalisée par précaution, et s’avèrera négative après 10 jours.

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