Auteur : Arnaud Muller – Avril 2012
Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire, CES Derm
Clinique Vétérinaire Saint Bernard
598 avenue de Dunkerque
F-59160 Lomme
www.clinvetsaintbernard.com
Cas clinique
Une chienne Chihuahua de 3,5 mois et de couleur bleue et blanche nous est présentée pour des dépilations apparues un mois auparavant et s’accompagnant d’un prurit modéré. Aucune amélioration n’a été observée après administration de 2 applications de sélamectine (Stronghold) à 15 jours d’intervalle.
L’examen clinique montre une chienne en très bon état général, mais présentant effectivement de multiples zones alopéciques sur le tronc, le crâne et la queue (Photos 1 et 2). L’examen rapproché révèle une atteinte exclusive des poils bleus, les zones blanches semblant épargnées. Un discret squamosis pityriasiforme est également noté par endroits. La peau des régions concernées ne présente pas d’inflammation apparente.
L’hypothèse diagnostique principale est bien évidemment celle d’une alopécie des robes diluées, même si une dermatophytose, une démodécie, une gale sarcoptique, une cheylétiellose ou une pyodermite superficielle ne peuvent être totalement écartées.
Le peignage, les calques et les raclages cutanés, ainsi que les tests à la cellophane adhésive sont tous négatifs.
L’examen de poils bleus au microscope (trichogramme) montre la présence d’amas de mélanine de grande taille au niveau des bulbes et des tiges pilaires, déformant notamment la cuticule (Photo 3).
Une culture fongique est ensemencée et reste stérile.
L’examen histopathologique de deux biopsies cutanées confirme des anomalies massives de la répartition du pigment mélanique, se traduisant par des amas pigmentaires globuleux, déformant la kératine libre péripilaire, les tiges pilaires et les gaines épithéliales, ainsi que les bulbes folliculaires. Ces derniers sont également entourés de nombreux mélanophages (Photo 4). Une hyperkératose orthokératosique folliculaire modérée est présente (expliquant le squamosis).
L’aspect clinique et trichoscopique, ainsi que et l’examen histopathologique permettent donc de conclure à une alopécie des robes diluées