O’ est une chienne Boxer de 7 ans qui vit à la campagne le plus souvent mais apprécie le confort de la maison plus que la surveillance du jardin. Elle se déplace de temps à autre avec son maître mais n’a pas quitté la région.
Auteur : Christian Collinot
Clinique vétérinaire du ROC
117, avenue du maréchal LECLERC
86100 CHATELLERAULT
Anamnèse
O’ est une chienne Boxer de 7ans qui vit à la campagne le plus souvent mais apprécie le confort de la maison plus que la surveillance du jardin. Elle se déplace de temps à autre avec son maître mais n’a pas quitté la région. Elle a été ovario-hystérectomisée il y a deux ans. Elle est parfaitement entretenue, vaccinations, APE et API et sa nourriture industrielle (croquettes) est très souvent relevée par le partage de celle de ses maîtres.
Commémoratifs
Fin juin 2004 elle est présentée à la consultation pour une perte de poils sur les flancs et sous le cou mais avec une tendance à la repousse des poils dans les zones devenues plus ou moins glabres. A la proposition d’investigations le propriétaire a préféré l’expectative et l’utilisation d’un shampooing (sebomild ND) contre une légère séborrhée présente sur les zones dépilées. Les poils ont repoussé pendant la période estivale. Une rechute hivernale l’a conduit à accepter les investigations cette année.
Examen clinique
Examen général
L’état général est bon, l’embonpoint un peu important avec conservation des masses musculaires et on ne note aucune anomalie.
Photo 1 : vue générale
Examen dermatologique :
On note une alopécie symétrique quoique nettement plus prononcée à gauche où elle part du flanc et s’étend « en carte de géographie » sur le thorax.
Photo 2 : alopécie flanc et thorax gauche
Elle est plus localisée au flanc à droite .
Photo 3 : alopécie moins marqué flanc droit
Une dépilation moins accentuée est présente sous le cou.
Photo 4 : alopécie moins marquée sous le cou
La peau des parties devenues glabres est hyperpigmentée, légèrement séborrhéique. L’ensemble n’est pas inflammatoire et on ne note pas de surinfection.
Photo 5 : hyperpigmentation des parties alopéciques
Les zones ventrales et périnéales ne sont pas touchées.
Photo 6 : vue de dos
Hypothèses diagnostiques
Le diagnostic différentiel (cf discussion) est celui d’une alopécie plutôt des flancs (cyclique, démarrage à l’automne et amendement au printemps, cf commémoratifs) non inflammatoire macroscopiquement (on ne retrouve pas d’autre lésion élémentaire) avec hyperpigmentation d’une femelle ovariectomisée de 4 ans de race Boxer. L’alopécie récurrente des flancs semble une hypothèse à privilégier. Les autre hypothèses sont principalement l’hypothyroïdie mais aussi les autres alopécies non inflammatoires sans oublier une dermatomycose, la démodécie et une adénite sébacée même s’il n’y a pas d’inflammation visible macroscopiquement.
Examens complémentaires
Le dosage de la Thyroxine totale est de 21 nmol/l (valeurs usuelles: 25-50) et de la TSH 0.33 ng/ml (valeurs usuelles: 0.00-0.50). (valeurs du service de biochimie de l’ENVL).
Examen des biopsies cutanées: La biopsie en zone saine ne montre pas d’anomalie. Les autres, pratiquées en zones alopéciques, montrent un épiderme subnormal, hyperkératosique et volontiers hyperpigmenté. Une kératose folliculaire intéresse les follicules pileux primaires et secondaires et peut aboutir à l’apparition d’images en “pied de sorcière”. Tous les stades du cycle pilaire sont bien représentés. Le blastème de certaines annexes glandulaires, les gaines épithéliales externes de certains follicules peuvent apparaître discrètement mélanisés.
Photo 7 : coupe histologique cutanée
Conclusion du LAPVSO: confirmation de l’hypothèse clinique d’alopécie non inflammatoire et tout particulièrement d’alopécie récurrente de flancs en phase de recouvrement. Pas d’aspect évocateur d’une dysendocrinie.