Auteur : William Bordeau
Consultant exclusif en dermatologie
Clinique de château-Gaillard,
3 avenue Foch 94700 MAISONS-ALFORT
Motif de consultation
Un Berger Belge Terwueren est présenté en consultation, du fait de la survenue, un an plus tôt d’une dermatose squameuse, peu prurigineuse, sur la ligne dorsale.
Anamnèse et commémoratifs
L’animal, non stérilisé, est âgé de six ans, et il pèse 35 kilos. Il habite dans un pavillon, et il s’agit du seul animal présent. Il n’a pas de contacts privilégiés avec d’autres animaux. Aucune contagion humaine n’est relatée. Il est emmené en voyage, mais à l’occasion de ceux-ci aucune amélioration n’est signalée. La prévention antipuces est assurée par l’application mensuelle de permethrine et de pyriproxyfène sur l’animal (DUOWIN spray, Laboratoire VIRBAC). Cet animal mange une alimentation industrielle composée de croquettes achetées chez son vétérinaire. Il ne reçoit actuellement aucun traitement, que ce soit pour cette dermatose ou pour un autre motif, et il est à jour de ses vaccins.
Cette dermatose est apparue au printemps, un an plus tôt. Elle s’est initialement manifestée par un fin squamosis dorsolombaire, qui n’était initialement pas associé à un prurit.
Examen général et dermatologique
On ne note aucun symptôme général.
L’animal présent un état kérato-séborrhéique très avancé, essentiellement dorsolombaire, et auriculaire. Celui-ci se manifeste par la présence de manchons pilaires, une xérose cutanée, et un squamosis pityriasiforme. Une alopécie diffuse est également présente sur ces localisations.
Au niveau de l’abdomen, on note quelques papules.
Photo 1 : Alopécie diffuse dorsolombaire et squamosis pityriasiforme.
Photo 2 : Les mêmes lésions sont observées sur la face externe des oreilles.
Bilan clinique
Nous sommes donc en présence d’un Berger Tervuren âgé de six ans, en bon état général, qui présente un état kérato-séborrhéique, très prononcé, essentiellement localisé sur la ligne dorsale.
Hypothèses diagnostiques
Face à de telles manifestations cutanées, il convient de suspecter, une démodécie, une dermatophytose, une adénite sébacée granulomateuse. Une dermatite par allergie aux piqûres de plus est écartée par la réalisation mensuelle, et régulière, de la prévention antipuces.
Examens complémentaires
Les raclages cutanés multiples, ne permettent pas de mettre en évidence de Demodex. Le trichogramme ne permet pas de mettre en évidence de poils teigneux. Par contre, il permet d’observer de nombreux manchons pilaires. L’examen la lampe de Wood, s’avère négatif.
Il est alors ce décidé de réaliser des biopsies cutanées. Celles-ci sont réalisées sur différentes localisations dorsolombaires, après anesthésie, à l’aide d’un trépan de 6 mm.
L’analyse anatomopathologique permet de mettre en évidence une hyperplasie de l’épiderme, et de l’épithélium des follicules pileux avec une acanthose marquée régulière et une hyperkératose superficielle orthokératosique. On observe une discrète dermite superficielle périvasculaire à cellules mononuclées. On observe également de multiples lésions de dermite granulomateuse ou pyogranulomateuse périannexielle. La plupart de ces lésions apparaissent focalisées sur les glandes sébacées dégénérées. Elles confluent dans le derme profond. On observe également des lésions de furonculose, concernant la totalité de l’unité pilosébacées.
Étant donné les résultats histologiques, aucune culture mycologique n’a été réalisée.
Diagnostic
Ces aspects histologiques permettent de conclure à une adénite sébacée granulomateuse.