Dans cet article, le laboratoire Virbac vous présente comment un Bouledogue français a été géré avec succès avec leurs spécialités en allergologie
GESTION D’UN CAS DE DERMATITE ATOPIQUE CANINE CHEZ UN BOULEDOGUE FRANÇAIS
Dr Xavier Langon, DV, CES dermatologie
Clinique Vétérinaire de Camargue, Lunel, France.
HISTORIQUE
Un bouledogue français mâle entier de 5 ans est présenté à la consultation pour prurit généralisé aigu depuis plusieurs jours. Son passé dermatologique est composé de nombreux épisodes de dermatite prurigineuse chronique modérément lésionnels traités par des corticothérapies ponctuelles. L’animal vit sans congénère, en appartement, et est correctement traité contre les parasitaires externes. Il est nourrit avec une alimentation industrielle de qualité.
EXAMEN CLINIQUE
Examen général : aucune anomalie n’est relevée.
Examen dermatologique : la topographie lésionnelle rassemble une blépharite, une chéilite, une otite bilatérale, une pododermatite des antérieurs ainsi qu’une dermatite thoracique ventrale et des grands plis (ars et grassets). La sémiologie lésionnelle est composée d’un érythème de ces différents sites, une alopécie thoracique et périoculaire, une lichénification de la face interne des pavillons auriculaires et des ars, une papulose abdominale ainsi qu’une érosion/ulcération thoracique ventrale (figures 1 et 2).
Figure 1: vue d’ensemble de la région thoracique ventrale droite et de l’ars droit : noter l’érythème, les érosions et la lichénification.
Figure 2: Vue d’ensemble de la face interne du pavillon auriculaire droit : noter l’érythème et la lichénification.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Démodécie, dermatophytose, prolifération bactérienne de surface, dermatite atopique canine (DAC), dermatite à Malassezia.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Raclages cutanés : absence de Demodex.
Trichoscopie, examen en lumière de Wood et culture fongique : absence de dermatophyte.
Examen cytologique et test à la bande adhésive : absence de Malassezia, absence de neutrophile, présence de coques dont certains adhérents aux kératinocytes.
DIAGNOSTIC
Dans ce contexte anamnestique, la sémiologie et la topographie lésionnelle associées aux résultats des examens complémentaires réalisés nous amènent à évoquer le diagnostic de dermatite atopique canine.
TRAITEMENT
La gestion de la DAC suppose la mise en œuvre d’une immunomodulation au long cours. Le choix se porte sur la ciclosporine (Cyclavance®). L’inflammation 5 aigüe thoracique, auriculaire et podale est contrôlée avec un spray d’acéponate d’hydrocortisone (Cortavance®) une fois par jour pendant les 15 premiers jours. La réalisation de shampooings à la chlorhexidine (Pyoderm®) permet d’assurer la gestion topique du territoire cutané, notamment un contrôle de la flore.
SUIVI / EVOLUTION
Une nette amélioration du prurit et de l’érythème est rapidement constatée. La pleine efficacité de la ciclosporine au bout des deux premières semaines a permis l’arrêt du Cortavance®spray. La restructuration de la barrière cutanée a été totale en 4 semaines (figures 3 et 4).
Figure 3: Vue d’ensemble de la face interne du pavillon auriculaire droit à 6 semaines : noter la résorption totale de la lichénification.
Figure 4: vue d’ensemble de la région thoracique ventrale droite et de l’ars droit à 6 semaines : noter la guérison clinique complète.
CONCLUSION
La gestion d’un cas aigu de DAC suppose la prise en charge au long cours de l’hypersensibilité, mais aussi un contrôle des signes dermatologiques immédiats, motifs de la souffrance animale et ayant motivé la consultation.
Si la ciclosporine assure la première fonction, sa combinaison avec un corticoïde à action immédiate et locale (dans les premières semaines de sa mise en œuvre) représente une association de choix. L’acéponate d’hydrocortisone s’impose dans cette indication, associant la puissance du corticoïde, une action cutanée ciblée et une innocuité systémique.
Dans le traitement de fond de la DAC, qui s’étale sur de nombreuses semaines à années, la ciclosporine représente une option thérapeutique particulièrement attrayante, comparativement aux corticothérapies induisant fréquemment des effets indésirables néfastes.
Enfin, la prise en charge cosmétique ne doit pas être négligée, la restitution de la barrière cutanée contribuant à la lutte contre la DAC.