Auteurs : Éric Florant – Septembre 2003
Ces de Dermatologie – Ex chargé de consultation de dermatologie ENVA
Clinique vétérinaire Les Sablons
78370 Plaisir
Et
Frédérique Degorce Rubiales
Laboratoire d’Anatomie
Pathologique Vétérinaire du Sud Ouest
(L.A.P.V.S.O.)
Anamnèse
La maladie a commencé à la fin de l’été par une rhinite peu importante et l’apparition de croûtes autour des yeux et des narines avec un début d’alopécie. Progressivement, la dermatose s’est généralisée malgré les traitements corticoïdes, antibiotiques, et vitamines prescrits, et l’état général s’est un peu dégradé avec une aggravation de la rhinite qui est devenue purulente. Depuis 1 mois, le chat suit un régime strict à base de poisson uniquement, conseillé par le vétérinaire traitant suite au diagnostic de folliculite lymphocytaire murale fait suite à des biopsies réalisées alors.
Examen général
Le chat est en mauvais état général, il a maigri et a des difficultés respiratoires liées à la rhinite qui est toujours purulente. Il demeure malgré tout vif et un peu actif.
Examen dermatologique
La dermatose est généralisée et peu prurigineuse. On note une alopécie diffuse généralisée avec un squamosis marqué et une par endroit une hyperpigmentation. Les poils s’enlèvent facilement. La peau a perdu son élasticité. Les jonctions cutanéomuqueuses (truffe, paupières, coussinets) sont très sèches et recouvertes de petites croûtes marrons. Il présente une otite bilatérale cérumineuse. (les photos présentées ont été prises en fin d’évolution)
Diagnostic différentiel
Le « diagnostic » dans ce cas a déjà été posé puisqu’une folliculite lymphocytaire murale a été vue à l’examen histologique.
Face à un tel tableau clinique de dermatose généralisée exfoliative, très squameuse, il faudrait aussi penser à une dermatophytie, un lymphome cutané T épithéliotrope, une dermatite exfoliative paranéoplasique, une dermatose autoimmune (en particulier pseudopelade), une cheyletiellose, une dermatite allergique grave, un accident cutané médicamenteux, un érythème polymorphe, ou une démodécie.
Examens complémentaires
- En vue de rechercher une dermatophytie associée, ou à l’origine de la dermatose (cf discussion)
- Examen avec une lampe de Wood : négatif
- Examen de poils et de squames au microscope : négatif
- Mycologie négative
- En vue de rechercher une dermatite à Malassezia secondaire
- Scoth test coloré : présence de Malassezia en grand nombre
- En vue d’éliminer une démodécie
- raclages cutanés négatifs
- En vue de rechercher une maladie interne primitive
- numération formule : leucocytose due à une lymphocytose
- Bilan biochimique : hyperprotidémie, augmentation des Alanine AminoTransférase, augmentation modérée de l’urée.
- Sérologie PIF=0 (avec les aléas de l’interprétation de cet examen), (une recherche des virus FIV et FELV a été a priori faite par le vétérinaire traitant)