Auteur : Christian Collinot – Mai 2006
Clinique vétérinaire du ROC
117, avenue du maréchal LECLERC
86100 CHATELLERAULT
Commémoratifs
Dolly est une chienne Beagle de 5 ans. Elle vit avec une autre chienne et est utilisée à la chasse. Elle est régulièrement déparasitée (API et APE) mais n’est pas régulièrement vaccinée.
Anamnèse
À la suite d’un “panaris” supposé, elle est mise sous céfalexine (Therios ND) et sous carprofène (rimadyl ND). Elle vomit très vite ce traitement qui est interrompu. 7 jours plus tard, elle revient en consultation, son doigt est toujours enflé et elle présente une éruption papulo-verruqueuse à plusieurs endroits du corps.
Examen clinique général
En dehors du doigt III de l’antérieur gauche qui est enflé mais peu douloureux et sans boiterie et de l’apparition des problèmes cutanés, il n’y a rien de notable. La chienne ne vomit plus depuis l’arrêt des médicaments et son appétit est conservé. Son état d’embonpoint est correct et elle ne paraît pas affectée par les lésions.
Photo 1 : vue générale
Examen clinique dermatologique
Les mêmes lésions sont présentes sur le thorax en zone sternale et sur le côté du doigt enflé.
Photo 2 : lésions du thorax
Photo 3 : lésions du doigt
Il s’agit de nodules plus ou moins coalescents, parfois squameux ou croûteux.
Photo 4 : nodules en ‘chou-fleur’
Ces squames et croûtes se retrouvent aussi en périphérie des nodules.
Photo 5 : squames en périphérie des nodules
Ces nodules sont perforés d’un petit trou central le plus souvent obturé par un bouchon de kératine et de cire ou croûteux (cf photos 4 et 6). Ils sont blanchâtres parfois légèrement érythémateux.
Photo 6 : nodules percés +/- au centre (flèches)
Hypothèses cliniques
- Tumeurs (Adénomes ou adénocarcinomes) des glandes sébacées
- Papillomes (dont papillomes inversés)
- Acanthomes infundibulaires kératinisants
- Carcinome épidermoïde (ex épithélioma spinocellulaire)
- Autre tumeur (mélanome achromique, mastocytome)
Examens complémentaires
Compte tenu des hypothèses, des biopsies sont effectuées d’emblée.
Compte-rendu du LAPVSO: Néoformations en cupules soit très accentuées, soit débutantes, procédant d’une invagination de l’épiderme, à croissance expansive bien que non encapsulée toutefois. Le revêtement épithélial prolifère à l’intérieur de cette néoformation, sous forme de projections au sommet desquelles les kératinocytes subissent assez systématiquement une évolution koïlocytaire. La lumière de cette néoformation est comblée par les lamelles de kératine compactes, souvent parakératosiques.
Photo 7 : évolution koïlocytaire des kératinocytes (Source Agnès Poujade-LAPVSO)
Le derme sous-jacent visible est discrètement fibroblastique, infiltré par quelques cellules inflammatoires mononucléées.
Conclusion de l’examen anatomopathologique: papillomes squameux inversés.
Diagnostic
Papillomes squameux inversés, probablement d’origine virale (papillomavirus)