Auteur : Arnaud Muller
Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire, CES Derm
Clinique Vétérinaire Saint Bernard
598 avenue de Dunkerque
F-59160 Lomme
www.clinvetsaintbernard.com
Anamnèse
Pimpin est un lapin nain bélier mâle de 5 ans castré et n’ayant jamais présenté de maladies particulières. Il est amené à la consultation suite à l’apparition de lésions sur la nuque et s’étant étendues sur une durée de 2 mois environ. Des traitements locaux (chlorhexidine) et généraux (enrofloxacine Baytril ND per os pendant 10 jours) sont restés sans effet.
Examen clinique
Examen général
Ce lapin est en état général correct mais présente un amaigrissement progressif et une diminution de son appétit, évoluant depuis environ un mois. La température et l’auscultation cardio-pulmonaire sont dans les normes. La palpation abdominale ne révèle pas d’anomalie.
Examen dermatologique
Des lésions squameuses de grande taille sont présentes sur l’ensemble de la ligne du dos (point de départ sur la nuque et extension caudalement et latéralement). Une alopécie est associée à cet état kérato-séborrhéique loco-régional. Aucun prurit n’est noté ni rapporté par les propriétaires. L’examen des conduits auditifs ne met en évidence aucune lésion supplémentaire.
Figures 1 et 2 : Squamosis dorsal très marqué et alopécie localisée
Figure 3: Présence de squames de grande taille
Hypothèses diagnostics
La principale hypothèse diagnostique à envisager pour expliquer cet état kérato-séborrhéique non prurigineux est une infestation par des cheylétièles, même si une gale à Leporacarus gibbus et surtout une dermatophytie (Trichophyton mentagrophytes en particulier) ne peuvent être d’emblée écartées.
Examens complémentaires
Nous décidons d’effectuer un brossage cutané avec observation microscopique des éléments récoltés, ainsi qu’un test à la cellophane adhésive suivi d’une observation microscopique sans coloration.
Ces deux examens permettent la visualisation de nombreux parasites, à tous les stades évolutifs (figures 2 et 3).. L’examen à un fort grossissement nous conduit à identifier Cheyletiella parasitivorax, ectoparasite commun du lapin.
Figures 4 et 5 : Examen microscopique au grossissement moyen du produit de brossage :
mise en évidence d’œufs et de cheylétielles adultes
Diagnostic
Le diagnostic est donc celui d’une dermatite à Cheyletiella parasitivorax
Une culture fongique réalisée dans le même temps s’est révélée négative.