Les lymphomes cutanés (LC) sont des proliférations néoplasiques malignes des cellules lymphoïdes.
Auteur : William Bordeau en partenariat avec
Cabinet VetDerm,
1 avenue Foch 94700 MAISONS-ALFORT
Novembre 2016
Contrairement aux leucémies dont le point de départ est toujours intramédullaire, les lymphomes épargnent initialement la moelle osseuse. Chez le chien, les LC représentent près de 2 % des tumeurs cutanées et 3 à 8 % des lymphomes.
L’étiologie de ces lymphomes cutanés demeure inconnue. Chez l’homme, on incrimine de plus en plus certains herbicides dans la survenue de lymphomes non hodgkiniens. Il a été montré il y a une dizaine d’années que les chiens dont les propriétaires employaient plus souvent certains herbicides, développaient plus fréquemment un lymphome. L’influence de champs électromagnétiques a également été suspectée, sans que cela n’ait jamais été démontré. Par contre, on a observé que les chiens qui avaient des troubles dysimmunitaires, avaient un risque supérieur de développer un LC.

Chez le chien, on distingue plusieurs types de LC en fonction de l’extension de la dermatose, de la localisation des cellules néoplasiques, de la présence ou de l’absence d’un épithéliotropisme et, plus récemment de l’immunophénotype de la tumeur. On distingue ainsi des LC épithéliotropes et d’autres non épithéliotropes. La plupart des LC du chien sont dus à des lymphocytes T majoritairement CD8+ tandis que chez l’homme elles sont majoritairement CD4+.
Chez le chien le plus fréquent des LC est le mycosis fongoïde. Il affecte des chiens âgés de neuf à 12 ans en moyenne, essentiellement de races Cocker, Boxer et Setter. La survie de ces animaux est de 5 à 10 mois après l’apparition des premiers symptômes. Il évolue selon un mode chronique avec 3 phases relativement distinctes. Lors de la première, on observe un squamosis, une alopécie et un prurit. Par la suite, la peau s’épaissit, et devient érythémateuse. A ce stade, il est possible d’observer un exsudat et des ulcères. Lors de la phase terminale, des plaques « en coulée de lave » et des nodules plus ou moins ulcérés surviennent. Cette chronologie n’est toutefois pas toujours respectée, et il est possible de passer d’une érythrodermie exfoliative aux plaques puis aux nodules, ou commencer d’emblée par des nodules. En dehors de la peau, il est possible d’observer des lésions au niveau des gencives et des lèvres, notamment chez le boxer. On peut ainsi observer des ulcérations et dépigmentations muco-cutanées. Après la localisation cutanée, cette néoplasie peut atteindre les nœuds lymphatiques, la rate, le foie ou encore la moelle osseuse.
