Oggy est un chien Jack Russell Terrier mâle castré de 7 ans, pesant 10 kg, atteint de dermatite atopique.
Charlotte LEPOURRY
Mai 2025
A l’âge de 4 ans et demi, il a pu bénéficier d’un essai clinique proposé par Dermoscent® laboratoire LDCA, dorénavant Nextmune®, piloté par les Drs Emmanuel Bensignor et Emilie Vidémont, dans le cadre de sa dermatite atopique.
Cette étude visait à montrer l’impact d’un protocole de soins topiques associant une brume hydratante et un spot-on à base d’acides gras et d’huiles essentielles sur la fréquence des injections de lokivetmab nécessaires pour contrôler la dermatite atopique chez le chien. L’étude a été présentée au congrès du NAVDF de Seattle en mai 2023.
Anamnèse
Oggy est correctement vacciné depuis ses 2 mois et régulièrement vermifugé. Il a accès au jardin et fait régulièrement des balades mais vit essentiellement dans la maison. Il a été castré à l’âge de 7 mois.
Discussion
La dermatite atopique canine (DAC) est une dermatose inflammatoire prurigineuse chronique complexe et multifactorielle impliquant trois axes principaux :
la barrière cutanée;
le système immunitaire;
l’environnement au sens large allant du microbiote aux aéroallergènes.
De nouvelles approches thérapeutiques ont modifié sa prise en charge depuis quelques années. Parmi celles-ci, le lokivetmab est un anticorps monoclonal spécifiquement dirigé contre l’interleukine-31 produite en excès lors de DAC et responsable du prurit. Le lokivetmab peut contrôler de façon satisfaisante le prurit associé à la DAC grâce à des injections réalisées régulièrement. Néanmoins, lorsque la prise en charge de la dermatite atopique repose uniquement sur des injections mensuelles de lokivetmab, 2/3 des chiens présentent tout de même des poussées inflammatoires.
La restauration de la barrière cutanée reste donc aussi importante que la gestion du prurit, son altération étant au cœur de la pathogénie de la DAC.
Une prise en charge combinée associant a minima une restauration de la barrière cutanée et une action sur le prurit est justifiée car plus à même d’optimiser le contrôle de la DAC. La restauration de la barrière cutanée doit donc être, à notre avis, systématiquement proposée lors de la prise en charge d’un chien atteint de DAC. Elle repose, essentiellement, sur l’utilisation de soins topiques adaptés visant à hydrater la peau et corriger les défauts de cette barrière.
La prise en compte des aéroallergènes pourra également être envisagée avec une immunothérapie spécifique (quand cela est possible). Il ne faudra pas oublier, lors des visites de suivi, de s’assurer de l’absence des parasites et des surinfections cutanées fréquentes lors de DAC. Ainsi, la grande majorité des chiens atteints de DAC peuvent être soulagés durablement, tout comme leurs propriétaires !
Références
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Bensignor E., Vidémont E. Guide pratique de dermo-cosmétique. Editions MedCom, 2016, 160p
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